Pour ce nouvel épisode du podcast Invisible Bordeaux nous rencontrons Tanguy Coureau, présentateur de l’émission HandiSport Go sur France 3 ...



Pour ce nouvel épisode du podcast Invisible Bordeaux nous rencontrons Tanguy Coureau, présentateur de l’émission HandiSport Go sur France 3 NoA, pour Nouvelle-Aquitaine, où il part à la découverte des sportifs et des clubs handisport de la région !

Apprêtez-vous à être bluffé par ce jeune homme plein d’enthousiasme et d’énergie, un personnage on ne peut plus inspirant qui démontre au quotidien que tout est possible, même en situation de handicap. 


Il dévoile comment son aventure dans les médias a commencé en descendant d’un tall ship en provenance de Dublin, il partage quelques temps forts et les coulisses de ses tournages en compagnie de l’équipe de Grenouilles Productions, il évoque son autre vie au sein de l’agence de communication NovaSancO, et se confie sur ses sentiments en ce début d’année paralympique… le tout avant de révéler son autre grand projet créatif pour 2024.


Lancez le lecteur ci-dessous pour écouter le podcast, qui est également à retrouver sur Spotify, Amazon MusicApple Podcasts, Google Podcasts, Overcast, Pocket Casts, Podbean et RadioPublic ! N'hésitez pas à vous abonner via la plateforme de votre choix afin de ne rien rater ! 


Cliquez ici si le lecteur ne s'affiche pas sur votre appareil.

Pour aller plus loin :


> Handisport Go sur France.tv

Photos : crédits Tanguy Coureau / Grenouilles Productions / France 3 NoA.

Vous vous souvenez peut-être qu'il y a quelques mois, je suis parti à la découverte d’un certain nombre de groupes rock bordelais des an...


Vous vous souvenez peut-être qu'il y a quelques mois, je suis parti à la découverte d’un certain nombre de groupes rock bordelais des années 1970 et 1980 grâce à une compilation en double CD publiée par l'association musicale Bordeaux Rock. Il se trouve que vers 2006, suite au succès de cette première collection Bordeaux Rock a récidivé en publiant deux autres doubles CD, l'un célébrant la scène telle qu'elle se présentait en 2006, l'autre revenant sur les artistes opérant cette fois-ci entre 1988 et 1998. Une fois de plus, j'ai pensé qu'il serait intéressant de m'asseoir, de mettre mon casque audio et d'évaluer comment la musique avait résisté à l'épreuve du temps, trois décennies plus tard.


Le packaging était prometteur, avec des dessins troublants de Caroline Sury, un édito tout en majuscules signé par José Ruiz, figure de proue de Bordeaux Rock, et des mini-biographies instructives de chaque groupe (40 en tout !). La capsule temporelle était prête à être explorée, le CD 1 était en place, il ne restait plus qu'à appuyer sur « play » !   


Le bon vieux lecteur de CD paré au décollage.
L'album s'ouvre sur les guitares jangly et les accents Velvet Underground de Soap, et les vastes étendues sonores de Mary's Child, tous deux suggérant qu'une bonne partie de la scène bordelaise était déjà passée de son obsession punk des années 1980 à une atmosphère indie pop un poil plus grunge. Il faut attendre quatre titres pour voir apparaître une première chanson en français, sous la forme du très funky Donald raccrocha sans répondre de Mr Kuriakin, projet mené par Paco Rodriguez, qui avait précédemment brillé avec le groupe à succès Gamine. 

Puis cela me fait quelque peu chaud au cœur d'entendre un morceau de Charming Boys, un groupe mélodieux fortement influencé par les Smiths. Dans une vie antérieure, j'ai peut-être même fait partie d'un groupe qui s'est produit à leurs côtés à quelques reprises. À l'époque, ils avaient le vent en poupe après avoir fait la première partie de Blur, alors en pleine ascension, et ils ont acquis, à juste titre, une solide réputation de groupe de scène. Le morceau qui figure ici, What a Way of Life, n'est d’ailleurs guère plus qu’un arrangement live immortalisé sur disque. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, mais il aurait été intéressant d'entendre ce qu'ils auraient pu atteindre s'ils avaient pu se développer en tant que groupe de studio avec une ingénierie et une production plus poussées.  


Le livret est très complet.
Freezin' Manchester de Lemon Curd est doté d’accents rythmiques et mélodiques me rappellant beaucoup Lloyd Cole ou les Prefab Sprout. C'est bien évidemment un compliment ! Quelques titres plus loin, Pimple Shame remporte la palme du meilleur nom de groupe, Nuer s'affranchit de la barrière de la langue en livrant un instrumental (trois des quatre musiciens sont crédités comme jouant du séquenceur, ce qui est un peu effrayant), avant l'énergique Real Atletico qui – quel rebondissement – revendique lui aussi le meilleur nom de groupe de la compilation. Le groupe comptait dans ses un joueur de mandoline mystérieusement appelé Pierre "Suspense" Emery. Je parviens à repérer un peu de son jeu dans le mix et cela me rend étrangement heureux. 



La pop mélodique continue alors à s'installer avec le titre Je veux être sous le mer de Bonjour Chez Vous, qui fait le plein d'arpèges de guitare et de carillons aux synthés, le tout très tendance à l'époque. C'est soigné et propre, mais cette pop sucrée a une saveur particulière lorsqu'on sait que le chanteur Thierry Sabir - qui a collaboré par la suite avec Paco Rodriguez au sein du projet Sitarsonic avant de signer son propre album, Apollopop - est décédé fin 2023. Rest in peace, Thierry.


Noir Désir, le plus célèbre export bordelais de cette période, nous présente Un Jour en France, extrait de son quatrième album. Cela sonne très pro et quelques classes au-dessus du reste, mais encore aujourd'hui, il est difficile d'écouter le groupe sans penser aux événements bouleversants qui ont eu lieu en 2003. Le disque 1 se termine avec Tortilla Flat, dont je suis ravi de lire qu'ils rappellent XTC et Bowie. En écoutant leur titre Walking, extrait de leur unique sortie, une cassette 3 titres (les temps ont bien changé...), il y a en effet un soupçon de Bowie dans la voix du chanteur Jérémy Vacances... et même un peu des Silencers dans les lignes d'harmonica !    



Le second chapitre commence avec Sleeppers et un morceau hardcore qui donne un peu l'impression d'être coincé à proximité de grands travaux publics, sans casque antibruit à portée de main. Mais j'attends déjà avec impatience le « duo iconoclaste » (selon les termes du livret) de la piste 4. Il s'agit du duo drum'n'bass (au sens propre) Belly Button, composé de Fred Bourdil et Franck Stofer, que j'ai eu l'immense plaisir de connaître à l'époque où ils étaient étudiants. Ils se sont ensuite fait un nom en tant que valeur sûre de festivals dans le monde entier. Belly Button a signé un retour inattendu il y a quelques années mais, d'après ce que j'ai pu constater, Franck est maintenant responsable de la coordination et du développement au Grand Palais Immersif à Paris, tandis que Fred reste un musicien actif vivant localement, se produisant sous le nom de Fredovitch One-Man Band et collaborant avec des formations telles que King Khan & The Shrines et Ardi'town. Le morceau qui figure ici, Mister Hamster, est synonyme d’1'58'' d'énergie pure. Je soupçonne que lors de l'enregistrement de cette chanson, ils étaient torse nu et trempés de sueur, mais je peux me tromper.


Cette ambiance s’installe pour la majeure partie du disque 2, culminant d'abord avec le chanteur de Glu, Pierre Poirier, qui hurle dans le micro comme si c’était sa dernière nuit sur Terre, soutenu dans l’exercice par ses collègues Yvon Tutein et Bruno Lacaussague, ce dernier étant amusamment crédité de « guitare approximative ». La pochette évoque les "textes en français et assumés" de Glu, comme si les groupes de l'époque devaient presque s'excuser de chanter en français, ce qui explique en partie pourquoi si peu de titres de cette compilation sont dans la langue de Molière. Cette performance est égalée par Petit Vodo, un musicien solo qui jouait apparemment à la fois de la batterie, de la guitare, du chant et parfois de l'harmonica, et dont l’œuvre aurait été acclamé par la critique au Japon. 



Nous en sommes maintenant à la piste 16 et au morceau Channel 666 de TV Killers, dans lequel j'entends des échos de Beastie Boys, mais tout cela est devenu tellement implacable que je souhaiterais que l'album soit terminé pour pouvoir passer à autre chose de plus « middle of the road » (j'ai une soudaine envie de mettre du Carpenters). J'arrive enfin à écouter le dernier morceau des blues rockers Art 314, décrits dans les notes de pochette comme le « house band » de la salle mythique Le Jimmy. C'est presque un soulagement lorsque leur chanson enjouée, The Race, titre de leur unique album, s'achève. 


Le tracklisting au complet.

Quel est donc le bilan ? Pour commencer, je pense qu'il s'agit d'une compilation qu'il est préférable d'apprécier par petites touches plutôt que de l'écouter du début à la fin. Cette succession décoiffante de groupes qui se ressemblent un peu et crient aussi fort les uns que les autres sur le disque 2 est certainement quelque chose m’est resté dans les oreilles, mais heureusement il y a suffisamment de rayons de lumière mélodiques ailleurs pour que l'ensemble vaille le détour. Une autre chose qui frappe, outre le manque de paroles en français, c'est la prédominance masculine des groupes. D'après ce que j'ai pu constater, seule une poignée d'artistes comptait des femmes dans ses rangs (Charming Boys, Kim et Marie, Skullduggery, Basement, et Wunderlich Ausgang, je crois que c'est tout). Il est donc ironique que la pochette représente une chanteuse, mais il y a peut-être quelque chose qui m’échappe. 


Still, Mais, une fois de plus, c'est un véritable plaisir de pouvoir remonter le temps pour explorer la scène musicale locale telle qu'elle était dans les années 1990, et je remercie l'équipe de Bordeaux Rock d'avoir réalisé cette compilation, qui constitue un excellent témoignage de cette, qu’on pourrait qualifier de grinçante, énergique, bruyante par moments, et globalement assez sombre et sérieuse. Bref, pour me remettre de mes émotions, direction un best of des Carpenters. 


Si vous souhaitez acheter et écouter l'album vous-même, quelques exemplaires sont disponibles en ligne sur le site de Bordeaux Rock, au prix de 10 euros.
> Repartez à la découverte de la collection Bordeaux Rock 1977-87 !
> This article is also available in English!

Le podcast Invisible Bordeaux revient après une longue absence ! (Hourra !) Pour ce numéro synonyme de «  comeback  » nous rencontrons Yann...


Le podcast Invisible Bordeaux revient après une longue absence ! (Hourra !) Pour ce numéro synonyme de « comeback » nous rencontrons Yann Le Cor, mieux connu sous le pseudonyme de Papa Yann, créateur d’Enfant Bordeaux, au départ un site de conseils avisés devenu un véritable univers dédié aux parents à Bordeaux et en Gironde, comprenant un guide papier, un label, toute une communauté en ligne, et bien plus encore !

Partons donc à la découverte de ce blogueur professionnel dénicheur d’événements, d’adresses et de bons plans tous « kids-friendly » ! Au menu, l’esprit Enfant Bordeaux, comment Yann est devenu un blogueur professionnel, la physionomie de ses followers, ses plus belles rencontres, et les raisons pour lesquelles Yann cherche désormais à fédérer les blogueurs qui font bouger Bordeaux !


Lancez le lecteur ci-dessous pour écouter le podcast, qui est également à retrouver sur Spotify, Amazon MusicApple Podcasts, Google Podcasts, Overcast, Pocket Casts, Podbean et RadioPublic ! N'hésitez pas à vous abonner via la plateforme de votre choix afin de ne rien rater ! 


Cliquez ici si le lecteur ne s'affiche pas sur votre appareil.

Pour aller plus loin :


Site Enfant Bordeaux

Le vendredi 22 septembre 2023 fut une journée inhabituelle à Bordeaux. D'emblée, l'ambiance était à la fête, et pour cause : Bordeau...


Le vendredi 22 septembre 2023 fut une journée inhabituelle à Bordeaux. D'emblée, l'ambiance était à la fête, et pour cause : Bordeaux accueillait le roi Charles III et la reine Camilla pour clôturer la visite d'État entamée deux jours plus tôt à Paris. L'un des points forts de la journée était la Grande fête organisée sur la place de la Bourse et, devinez quoi, j'étais là pour vivre cela de l'intérieur !


Dire que l'agenda royal à Bordeaux était dense serait un euphémisme. En un peu moins de six heures, Charles et Camilla ont pu rencontrer et saluer diverses figures locales à l'hôtel de ville (et planter un arbre aux côtés du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic), saluer les Marines à bord du HMS Iron Duke, s'aventurer à Martillac pour découvrir les méthodes de travail biologiques du château Smith Haut Lafitte... et tandis que Charles visitait la forêt urbaine expérimentale de Floirac, Camilla est allée voir comment l'équipe de l'association du Pain de l’Amitié fournit de la nourriture aux sans-abris. 


Au milieu de tout cela, la Place de la Bourse avait été transformée en un festival éphémère pour promouvoir ce que le Royaume-Uni fait de mieux (dans le cadre du "Great Campaign") et présenter un certain nombre d'initiatives et d'entreprises bordelaises, le tout sur une bande son "live" d'artistes émergents locaux et britanniques. 

La place de la Bourse en mode festival. Le parapluie a pas mal servi.

Les critères de participation sont restés secrets (nous avions tous reçu des invitations personnelles de l'ambassade du Royaume-Uni en France), mais nous avons eu droit à un charmant et parfois surprenant échantillon de la population bordelaise et expatriée britannique. Devant moi, dans la file d'attente, se trouvaient d'imposants joueurs de rugby de l'Union Bordeaux-Bègles. Des footballeurs et footballeuses des Girondins étaient présents dans leur survêtement de club (aux côtés de l'entraîneur David Guion). Un peu plus loin, j'ai reconnu l'influent artiste local Jofo. Il y avait un certain nombre de personnes en uniforme, arborant parfois des rouflaquettes impressionnantes. Et, un peu plus loin, ne serait-ce pas l'équipe de rugby des Fidji, dont la base de la Coupe du monde se trouve justement à Lormont ? Des univers culturels très différents qui s'entrechoquent... 


Une fois "à l'intérieur" de la Place de la Bourse, qui est habituellement un lieu familier à accès tout à fait libre, il était incroyable de voir comment la place avait été momentanément transformée, encadrée par un certain nombre de chapiteaux abritant des marques britanniques et bordelaises telles que Paul Smith, Gilbert ou Baillardran, de belles initiatives telles que Le Café Joyeux, une entreprise qui a conçu des bouteilles de vin en papier, des fromages d'une épicerie locale, et des stands promouvant le tourisme britannique, ainsi que des actions culturelles et éducatives. (Ma découverte préférée était un Shaun le Mouton grandeur... nature ?... bien qu'apercevoir Paddington se promenant dans l'événement n'était pas mal non plus...) 


Une scène gigantesque constituait la pièce maîtresse de l'événement, même si la plupart des spectateurs ne prêtaient que peu d'attention aux artistes qui se produisaient (Tyrone Isaac Stuart et Rianne Downey), malgré les vaillantes tentatives bilingues du M. Loyal, Darren Tulett (le présentateur de télévision et commentateur de football). Et puis la musique s'est arrêtée… 


Tram-spotting.

Le moment était venu, un tramway arborant de petits drapeaux de l'Union s'est arrêté à l'arrêt de la Place de la Bourse et il y avait un sentiment collectif d'anticipation lorsque la délégation royale est descendue et s'est déplacée sur le tapis rouge qui avait été étendu sur les pavés de la place (une décision judicieuse étant donné que les averses intermittentes occasionnelles avaient rendu la surface glissante). Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, est passé devant moi quasiment incognito, tant tout le monde était concentré sur Charles et Camilla... ou surtout, pour être honnête, sur Charles, qui a pris le temps de se frayer un chemin à travers la foule, s'arrêtant pour discuter avec un ou deux chanceux, dont une personne qui se tenait juste à côté de moi, ce qui m'a donné tout le temps de prendre quelques photos en gros plan ! Entre-temps, la sono avait repris, ce qui a donné lieu à l'étrange combinaison d'un bain de foule royal au son de Running Up That Hill de Kate Bush. 

Alors que la délégation se frayait un chemin dans une partie du marché pop-up, l'artiste local I Am Stramgram a entamé un court concert, luttant contre des problèmes techniques et l'indifférence générale, mais offrant un set mémorable qui s'est achevé par une belle réinterprétation du morceau Yesterday des Beatles. J'ai réussi à discuter avec lui plus tard et nous sommes tombés d'accord sur le fait que l'expérience avait été assez surréaliste pour lui, mais qu'elle resterait comme une ligne inhabituelle et à part sur son CV musical ! 


I Am Stramgram, la bande son de la déambulation royale.

La délégation royale s'est alors rendue sur la scène principale et l'ambassadrice du Royaume-Uni en France, Menna Rawlings, a prononcé un discours bien accueilli (citant le nom de la famille locale chez laquelle elle avait séjourné lorsqu'elle suivait des cours à l'Alliance française de la ville) avant de céder la parole à Pierre Hurmic, qui a salué avec bonne humeur le roi et la reine, soulignant que les préoccupations environnementales de Charles étaient une constante de longue date. La foule attendait alors avec impatience quelques mots du roi lui-même. Il s'est approché du micro, ses lèvres ont quelque peu bougé (je ne suis pas doué pour lire sur les lèvres, mais je pense que c'était "Je confirme, j'ai bien aimé le set d'I Am Stramgram.") et a fait un signe de la main, un "royal wave". C'était un petit moment de déception, mais vite pardonné, il avait un avion à prendre, après tout. 


C'est alors qu'est arrivé ce qui était sans doute le véritable moment fort de la journée (un moment inattendu, voire imprévu). Alors que le groupe royal atteignait descendait de la scène, toute l'équipe de rugby des Fidji s'est rassemblée à proximité, Darren Tulett a reçu la consigne d'éteindre la musique de la sono et les joueurs ont entamé une chanson traditionnelle fidjienne. En parfaite harmonie. C'était magnifique et inspiré. Frissons et chair de poule.


Alors que Charles et Camilla partaient vers leurs prochains rendez-vous, une autre surprise nous attendait, en plein set de la chanteuse Caity Baser. De l'autre côté de la place, la Royal Marines band se mettait en place. En un rien de temps, ils ont défilé sur la place, offrant 15 minutes de musique de fanfare de classe mondiale. De mon point de vue, il était possible d'apprécier l'ensemble tout en se concentrant sur les instruments et parties individuels au fur et à mesure des allers et retours. Puis-je encore évoquer la chair de poule ? 


Ladies and gentlemen, the Royal Marines band. À Bordeaux, s'il vous plaît !

Les festivités n'étaient pas encore terminées mais la plupart des participants étaient déjà partis, ce qui donnait une atmosphère un peu de fin de soirée (il était 16 heures...) lorsque Bilbao King Fu est monté sur scène. Ils avaient une poignée de personnes devant la scène, et quelques spectateurs enthousiastes postés du mauvais côté des barrières de l'autre côté de la place. L'expérience a dû être étrange pour le groupe, mais le trio a été à la hauteur. 


La foule s'étant réduite, j'ai pu facilement retrouver ma connaissance du consulat que j'ai remercié chaleureusement pour l'invitation à assister à cet événement unique et mémorable. En dehors de tout ce qui a déjà été évoqué, cet après-midi m'a également permis de discuter de manière très détendue avec des footballeurs des Girondins au sujet des résultats récents et des perspectives pour la saison ; de remercier personnellement le magnat local de la musique Eric Roux pour le festival Ouvre La Voix et les fantastiques concerts qu'il organise à la Rock School Barbey ; de discuter avec Jane Anson, experte et auteure renommée de livres sur le vin, au sujet des algorithmes de Twitter (X), avant d'être interrompus par le bruit de deux avions de chasse Rafale volant au-dessus de nos têtes ; d'observer les joueurs de rugby des îles Fidji en train de déguster avec enthousiasme des chips offertes par le stand Tyrrells... et j'ai même eu droit à mon propre selfie avec Darren Tulett ! Ah, et j'ai aussi vu de près le roi et la reine de mon pays d'origine. C'était vraiment un bel après-midi... Merci à tous ceux qui y ont contribué à cet événement exceptionnel !


Des Girondins, des chips et Darren Tulett, quelle combinaison !


P.S. Cette journée à part a commencé par une interview en direct sur France Bleu Gironde, en début de matinée, à propos de la visite royale et de son contexte politique. Vous pouvez la visionner ici



 

Il y a peu, dans le toujours aussi surprenant village Emmaüs de Parempuyre, j'ai acheté deux livres de l'historien Pierre Décamps (1...


Il y a peu, dans le toujours aussi surprenant village Emmaüs de Parempuyre, j'ai acheté deux livres de l'historien Pierre Décamps (1912-2004) : 1940-1944, la Gironde en Images (édité par la maison SODIM en 1977) et Bordeaux sous l'occupation (Ouest France, 1983). Ces deux ouvrages présentent des photos étonnantes de Bordeaux pendant la Seconde Guerre mondiale. Je suis parti à la recherche de ces mêmes lieux afin de fusionner les années 1940 et 2020 en prises de vue uniques. Les légendes qui accompagnent les photos sont des adaptations des informations fournies par Pierre Décamps dans les livres originaux. Toutes ces photos sont issues de la collection Centre Jean Moulin de Bordeaux.

Le drapeau de la swastika flotte devant la préfecture de la Gironde, cours du Chapeau-Rouge. Le lieu était alors le siège de l’Armeeoberkommando (le Haut commandement de l'armée). Le contraste avec l’institut de massages qui se situe aujourd’hui dans le bâtiment voisin est saisissant.
Ces dames sont ravies d’être en balade et ne semblent par trop perturbées par les abris fortifiés et blockhaus construits par les Allemands au pied de la tour Pey-Berland.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le théâtre Français (aujourd’hui le CGR Bordeaux Le Français) était un cinéma réservé aux soldats de l’armée allemande, d'où la mention « Soldaten Kino » (cinéma des soldats).
« Français… écoutez tous les jours la voix du Reich ». Panneau du service d’information allemand placé devant la terrasse du Jardin public.
Place de la Bourse : effet du bombardement anglais de la nuit du 8 au 9 décembre 1940. 
La légende signée par Pierre Décamps précise que « Ce panneau d’affichage allemand installé place de la Victoire - de 1918 - à Bordeaux indique la marche victorieuse des armées allemandes en Russie et l’emplacement des champs de bataille où auraient été anéanties les armées soviétique en 1941. »

Opération récupération de bronze : enlèvement, le 6 décembre 1941, de la statue en bronze de l’ancien président Sadi Carnot, érigée sur la place Jean-Jaurès. 

À côté du socle, désormais vide, on peut lire sur le panneau « En travaillant en Allemagne, tu seras l’ambassadeur de la qualité française ».

Des travailleurs français pour l’Allemagne se présentent au Bureau de placement, 103, rue Sainte-Catherine.
Le 28 août 1944, un groupe de Maquisards du Blayais, rue Esprit-des-Lois (à côté du Grand Théâtre), au moment de la libération de la ville. 
Le 28 août 1944, les étudiants bordelais célèbrent la libération de Bordeaux. En tête de cortège, le panneau proclame « À poil les Fritzous, vive les étudiants ». 
Des FFI (Forces françaises de l’intérieur) devant une « haie de curieux » selon Décamps, place Gambetta. 
« Soldat allemand pendu en effigie devant le siège de l’Association générale des étudiants, cours Pasteur. » La joie est bien visible dans cette image, que ce soit sur la photo d’archives ou sous la forme du sex shop visible à droite ! 


Nous sommes dans le quartier Saint-Genès de Bordeaux, non loin des boulevards, pour visiter cet ensemble insolite qu'est la Maison Saint...


Nous sommes dans le quartier Saint-Genès de Bordeaux, non loin des boulevards, pour visiter cet ensemble insolite qu'est la Maison Saint Louis Beaulieu, maison diocésaine de l'Église catholique en Gironde. Et le lieu, ouvert au public, propose de nombreuses surprises... notamment sa chapelle, sa bibliothèque et son agréable jardin.

 

L'histoire de la Maison Saint Louis Beaulieu remonte au milieu du XIXe siècle, lorsque l'ordre religieux des Carmélites y installa un couvent et une chapelle, avec des ermitages disséminés sur le terrain. Au début du XXe siècle, le diocèse catholique loue les lieux pour y installer un séminaire, puis achète le terrain et les bâtiments en 1910. Au cours des décennies suivantes, l'état de la propriété s'est progressivement dégradé jusqu'à ce qu'une reconstruction complète soit entreprise en 1937 selon les plans des architectes renommés Louis et Marcel Garros. C'est ainsi que sont nés le bâtiment principal, qui se dresse toujours fièrement aujourd'hui, et l'intrigante chapelle art déco, consacrée en 1946 par le nonce apostolique en France, Monseigneur Angelo Roncalli, qui deviendra plus tard le pape Jean XXIII.
 


Curieusement, la configuration de la chapelle a pivoté de 180° au fil des ans, l'entrée principale étant située à l'origine côté rue Saint-Genès. Aujourd'hui, l'accès n'est possible que par le cloître. Les artistes parisiens Jean Gaudin et Louis Mazetier ont apporté les touches décoratives des mosaïques et des carrelages de la chapelle. Les vitraux semblent tous chargés de références énigmatiques. L'un d'entre eux, par exemple, comporte les armoiries des villes de Bordeaux, Agen, Angoulême et Bazas, ces autres diocèses ayant envoyé leurs étudiants à Saint-Louis Beaulieu à partir de 1955. L'orgue a été fabriqué par la maison allemande Merklin en 1892 (sa dernière révision a eu lieu en 2017) et se trouvait déjà dans la chapelle d'origine.

 

Vue depuis la rue Saint-Genès et de ce qui était l'entrée principale de la chapelle (située derrière ce qui est aujourd'hui l'autel).

Au-delà du joli cloître/cour et du café-restaurant, une porte mène à la bibliothèque du diocèse de Bordeaux, qui abrite quelque 90 000 ouvrages sur les sciences religieuses, répartis sur plus de quatre kilomètres de rayonnages. Habituellement, seule la salle de lecture est ouverte au public, mais notre visite s'inscrivait dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, ce qui nous a permis de découvrir les coulisses de la bibliothèque et quelques-uns de ses ouvrages les plus précieux et les plus anciens.

 


De là, on pénètre dans le parc paisible, caché derrière le bâtiment principal. La première chose à voir est une œuvre d'art moderne toute en métal, « le Chêne de Mambré », signée par l'artiste bordelais Christophe Conan. Au-delà de son esthétique et de son rôle de « point de rencontre », l'arbre porte sur ses feuilles les noms des donateurs qui ont participé au financement des travaux de rénovation du lieu réalisés ces dernières années.

'Le Chêne de Mambré' de Christophe Conan.

En se promenant dans le parc, outre les potagers, jardins d'herbes et tas de compost, on aperçoit ici une vieille chapelle, là un poulailler, et inévitablement une statue de la vierge Marie, particulièrement malmenée ces dernières années. Elle a été réduite en miettes par des intrus nocturnes non-identifiés et a dû être minutieusement reconstruite par un expert du musée du Louvre à Paris. L'ultime puzzle en 3D !


Au cœur du Jardin de Beaulieu.
Aussi grincheux qu'ils puissent paraître, la Vierge et l'Enfant sont en réalité ravis d'être comme neufs après leur récente mésaventure.

Ma visite m'a également permis de trouver le point de vue exact pour pouvoir reproduire la vue d'une vieille carte postale procurée il y a de nombreuses années avant même de savoir où la photo avait été prise. La carte postale, légendée " Grand Séminaire de Bordeaux - Grand Bâtiment ", comporte un cercle dessiné à la main indiquant la chambre de l'auteur de la carte - qui était donc le mystérieux résident de l'époque ? Vous trouverez quelques maigres renseignements supplémentaires en lisant le texte figurant au dos de la carte et reproduit en fin d'article !

 


Bien que la vie y soit manifestement très douce, la Maison Saint Louis Beaulieu reste un lieu très actif et est sans doute plus dynamique que jamais. Outre les aspects susmentionnés, son site Internet indique qu'elle abrite l'institut de formation Pey Berland, un certain nombre de salles de réunion disponibles à la location pour séminaires ou autres événements, une librairie (La Procure Beaulieu) ou encore les studios de la station de radio catholique RCF Bordeaux. De plus, le café est un endroit agréable pour prendre une tasse de thé ou autre boisson de son choix dans l'après-midi !
 

Oh, et une dernière chose : qui était Saint Louis Beaulieu ? Louis est né en 1840 à Langon, non loin de Bordeaux, et a été ordonné prêtre au Séminaire des missions à l'étranger à Paris en 1864. Il se retrouve en poste dans les montagnes près de Séoul, en Corée, où la présence d'étrangers est à l'époque interdite. Dénoncé et arrêté, il est exécuté six mois avant son 26e anniversaire. Plus d'un siècle plus tard, lui et d'autres personnes ayant connu le même sort en Corée ont été canonisés par le pape Jean-Paul II.


> Localiser sur la carte Invisible Bordeaux : Maison Saint Louis Beaulieu, rue Saint-Genès, Bordeaux.
> Site internet : espacebeaulieu.fr
> Merci aux étudiants membres de l'association Archimuse qui ont encadré cette visite dans le cadre de l'édition 2022 des Journées européennes du Patrimoine.
> Voici le texte qui figure sur la carte postale non datée (hypothèse purement personnelle : Miou était sans doute un chat) : 

 Mon cher Jean-Pierre. Cette vilaine carte t'apporte mon bon souvenir pour ton anniversaire. J'espère que tout va bien à Lyon. Ici ça va. On termine l'année. Je te fais donc un méga bise, ainsi qu'à Miou et je prie bien pour vous. Fafa.

> This article is also available in English!

Quelle ne fut pas ma surprise, lors d'une balade à vélo entre Lacanau et Carcans-Maubuisson, sur un tronçon de piste cyclable parmi les...

Quelle ne fut pas ma surprise, lors d'une balade à vélo entre Lacanau et Carcans-Maubuisson, sur un tronçon de piste cyclable parmi les plus beaux de Gironde, de voir des panneaux indiquant "la Réserve naturelle nationale de l'étang de Cousseau". J'ai décidé d'aller enquêter !

 

Je me suis écarté de la piste cyclable principale et j'ai emprunté un chemin qui s'étendait sur environ un kilomètre, jusqu'à ce que j'aperçoive une rangée de porte-vélos en bois devant un portail. J'ai attaché mon vélo et j'ai continué à pied, tout en descente, en suivant un sentier étroit et sinueux. D'abord la sensation d'être en pleine nature, puis, sur la gauche, s'ouvrait la vision idyllique d'une grande étendue d'eau filtrant à travers les arbres, bientôt suivie d'une plate-forme d'observation en bois. J'étais arrivé et le spectacle qui s'offrait à moi était aussi splendide que spectaculaire.
 

Cette réserve naturelle, constituée d'un étang et d'une vaste zone de marais, couvre une superficie de 882 hectares (l'étang représente à lui seul 50 hectares) et est ouverte à la visite depuis 1976. D'une certaine manière, la réserve propose un voyage dans le temps à la découverte du paysage tel qu'il était avant le 19ème siècle, lorsque l'homme a remodelé le paysage landais et le littoral océanique.
 

Panneaux d'information accueillant les visiteurs.

D'après ce que j'ai pu comprendre (et il se peut que ce paragraphe doive être réécrit si quelqu'un me dit le contraire), le long de la côte atlantique, des dunes de sable se développaient, s'élevaient et s'abaissaient, empêchant les eaux intérieures de rejoindre la mer, formant les grands lacs d'eau douce de Lacanau et d'Hourtin. Ailleurs, les terres côtières ont été stabilisées par la plantation de pins maritimes et les terres environnantes ont été irriguées pour les rendre plus habitables. Cependant, dans cette partie plus accidentée de la région, il était plus difficile de planter des pins maritimes, et les marais sauvages ont donc prévalu, abritant un écosystème riche et en constante évolution de plantes, d'arbres, d'oiseaux, de mammifères et d'insectes.   
 

Parmi la faune présente sur le site, le site internet des réserves naturelles nationales signale diverses espèces de crapauds, grenouilles, tritons, chevreuils, sangliers, blaireaux, loutres ; plus de 200 espèces d'oiseaux dont le balbuzard pêcheur, l'oie cendrée, la spatule blanche, la mouette rieuse, la grue et le canard ; tandis qu'environ 70 espèces d'oiseaux viennent s'y reproduire, dont le circaète jean-le-blanc, le faucon hobereau, le busard des roseaux, le bondrée apivore et le milan noir. Sans oublier les divers reptiles, amphibiens, libellules (39 espèces) et papillons (50 espèces) présents sur les lieux. Je suppose que nous pourrions continuer, mais si nous le faisons, nous risquons d'en avoir pour un certain temps…
 

Heureusement, tous ces faits et chiffres en constante évolution sont surveillés en permanence par une organisation appelée SEPANSO (Société pour l'Étude et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest), qui gère la réserve. Elle gère également le Banc d'Arguin, à l'embouchure du Bassin d'Arcachon, et la Réserve naturelle nationale des Marais de Bruges, qui attend depuis longtemps son propre dossier Bordeaux Invisible ! 


Dans la réserve, à ma grande surprise, un représentant de la SEPANSO était présent sur la plate-forme d'observation principale pour répondre aux questions, donner des conseils et prêter deux télescopes pour permettre une observation plus poussée des oiseaux. Il a cependant fait remarquer qu'un milieu d'après-midi chaud en juin n'était pas optimal pour observer quoi que ce soit de plus intéressant que le groupe de hérons se blottissant dans un arbre au loin. Je planifierai les choses correctement la prochaine fois !

 

De là, j'ai grimpé les marches de l'une des deux grandes tours d'observation de la réserve, la Tour de Lesperon. Par endroits, des notes poétiques écrites sur du tissu ajoutent un peu de mysticisme à l'ensemble.

La Tour de Lesperon. Un poème est écrit sur le rectangle de tissu blanc qui bouge avec le vent.

Du haut de ce sommet, je me sentais un peu comme le roi de Cousseau, et pour couronner le tout, j'apercevais au loin une magnifique vache marine. Bref, le safari pouvait commencer !
 


Mais de ce point de vue, outre l'impressionnante beauté de la nature, le plus frappant était la tranquillité de l'endroit, dont le silence n'était troublé que par le bourdonnement des insectes. Lors de mon passage, il n'y avait que trois autres visiteurs, j'en ai croisé deux autres en sortant - difficile de croire que la réserve attire, paraît-il, entre 25 000 et 30 000 visiteurs par an... En tout cas, il n'y avait pas foule en ce dimanche après-midi de juin.
 

Quoi qu'il en soit, en ce qui me concerne, je reviendrai sans aucun doute dans un avenir proche afin de pouvoir profiter pleinement de la réserve. Il y a une autre tour d'observation à escalader et un circuit pédestre complet à découvrir. D'une certaine manière, cette première visite spontanée aura simplement servi de bande-annonce précipitée avant le déroulement du film dans son intégralité !
 

Alors, chère Réserve naturelle nationale de l'étang de Cousseau, le Bordeaux Invisible sera bien de retour... et de préférence un jour où il y a plus d'oiseaux à observer !!  

Mise à jour : le Bordeaux Invisible y est bien retourné et a grimpé les marches de la Tour Galip. Quelle vue !

> Localiser sur la carte Invisible Bordeaux : Réserve naturelle nationale de l’étang de Cousseau, Lacanau. Le vélo est le moyen recommandé pour atteindre la réserve, mais il y a aussi un parking situé plus ou moins à proximité (nom de code "Marmande" sur la départementale D6E1 au nord de Lacanau), mais notez que cela fait quand même une petite trotte de là jusqu'à la réserve proprement dite !

> Site internet Réserves Naturelles de France

> Site internet SEPANSO

> This article is also available in English!